Le chauffage au bois, responsable des pics de pollution ?
Du 30 novembre au 17 décembre 2016, la Région Ile-de-France a traversé, comme d’autres agglomérations françaises et européennes, un épisode de pollution hivernal exceptionnel.
En effet, les niveaux de pollution, notamment par les particules fines, relevés par l’association AIRPARIF*, ont entrainé des seuils d’alertes sur plusieurs jours.
Deux facteurs sont à l’origine de ces pics de pollution, les émissions de particules fines dues au trafic routier et au chauffage au bois, et les conditions météorologiques peu dispersives qui maintiennent une concentration importante de polluants.
Aussi, des mesures restrictives ont été mises en place pour limiter les émissions de polluants dans l’air : la circulation alternée et l’interdiction du chauffage au bois d’appoint ou d’agrément (mesures levées depuis dimanche 18 décembre).
Le chauffage au bois, responsable de ces pics de pollution ?
Le chauffage au bois, mis en cause lors de cet épisode de pollution, concerne les installations individuelles, d’appoint ou d’agrément.
Toutefois, cette remise en cause doit être relativisée. En effet, il est possible de limiter fortement les émissions de particules de ces installations, en respectant trois conditions majeures :
- Moderniser son installation pour accroître sa performance ;
- Choisir un combustible de qualité ;
- Entretenir régulièrement son installation.
A titre de comparaison, en une journée une cheminée émettra autant de particules fines qu’une chaudière bois performante dans un logement pendant deux semaines.
Les réseaux de chaleur alimentés par le bois-énergie
Les chaufferies bois sur les réseaux de chaleur ne sont pas mises en cause dans le cadre de cet épisode de pollution, les moyens mis en œuvre pour leur fonctionnement étant sans n’étant pas comparable aux installations individuelles.
Les chaufferies bois de puissance supérieure à 2MW sont soumises à la règlementation ICPE (Installation Classée pour la protection de l’Environnement), contraignante pour les opérateurs pour ce qu’il s’agit de leur fonctionnement et notamment de leurs rejets atmosphériques. Des normes strictes sont exigées sur ces installations industrielles qui font l’objet de contrôles réguliers.
Afin de respecter les valeurs limites d’émission, la chaufferie biomasse des Montfrais est équipée de deux systèmes de filtration des fumées pour réduire considérablement le rejet de poussières ou gaz polluants dans l’atmosphère : un filtre multi-cyclone et un électro-filtre.
Les déchets issus de ce cycle de filtration sont évacués avec les cendres issues de la combustion du bois pour être utilisés en épandage.
Les derniers contrôles de rejets atmosphériques réalisés ont donné des résultats conformes pour l’ensemble des composés mesurés.
* L’association AIRPARIF, créée en 1979, est agréée par le Ministère de l’environnement pour la surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France.
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